Epidémiosurveillance en santé animale

Recrudescence de cas humains d’infection à virus West Nile aux Etats-Unis

Les Etats-Unis enregistrent cette année une augmentation forte des cas humains d’infection à virus West Nile (VWN). Ainsi, mi-août 2012, une majorité des états (43/50) avaient rapporté des infections chez l’homme, le cheval, des oiseaux sauvages ou des moustiques et plusieurs états, dont les états du Texas et  du Dakota du Nord, tirent la sonnette d’alarme. Au total, 1118 cas, dont 489 infections neuro-invasives (méningites, encéphalites) et 41 morts, ont été recensés par le CDC (Center for Disease Control) dans tout le pays. Plus de 75% des cas ont été signalés par 6 états (Texas, Mississippi, Louisiane, Oklahoma, Dakota du Sud et Californie) et pas loin de la moitié des cas ont été diagnostiqués au Texas (avec 537 cas et 19 morts). A titre comparatif, sur l’ensemble de l’année 2011, 27 personnes avaient été trouvées infectées par le VWN au Texas, alors qu’au niveau national, sur la même période, 712 cas et 43 décès étaient recensés.  L’épidémie à VWN aux Etats-Unis n’avait pas connu une telle ampleur et précocité depuis plusieurs années (tendance à une diminution des cas humains depuis 2006).

 

Ce risque accru d’infection à VWN pour l’homme pourrait provenir d’un hiver doux, associé à un été chaud et sec, favorisant les contacts entre moustiques vecteurs et hôtes réservoirs, ces derniers, des oiseaux, devant se regrouper sur des points d’eau au nombre réduit. La vigilance et la protection contre les piqûres de moustique s’imposent donc aux Etats-Unis : limitation des activités extérieures, usage de répulsifs à base de DEET, picaridine ou IR3535,  port de vêtements longs,  en particulier aux périodes d’activité des moustiques vecteurs ; à l’aube et au crépuscule viendront compléter d’autres mesures visant à éliminer les points d’eau stagnants et débris de feuille (pots de fleur, paniers, bassins,…), favorables à la reproduction des moustiques.

 

Le VWN, un arbovirus transmis par des moustiques, circule de façon enzootique et endémique en Afrique et en Asie. Dans le reste du monde, notamment en Europe et en Amérique, il provoque régulièrement des épidémies et des épizooties. L'émergence inattendue du VWN dans le Nouveau Monde en 1999 s'est manifestée par l'apparition de plusieurs cas d'encéphalites humaines associés à quelques décès à New York. En parallèle, une mortalité importante de Corvidae, en particulier de geais bleus  (Cyanocitta cristata) et de corbeaux américains (Corvus brachyrhynchos), permettait la mise en évidence du VWN. Rapidement le virus s'est répandu, avec des cas rapportés dans 4 états en 1999, puis 21 en 2001, 43 en 2002, pour atteindre l'ensemble du territoire. Pour les années 2002-2003 correspondant au pic de transmission, 5812 cas d'encéphalites ont été dénombrés, dont 548 avec décès. Ainsi, en 10 ans aux Etats-Unis, le VWN a entrainé plus de 29000 cas chez l’Homme associés à 1157 décès, et au moins 25000 cas chez le cheval. Le Canada a été touché en 2000, puis la Caraïbe (avec la Guadeloupe en 2002) et le Mexique, pour finalement atteindre l’Amérique du Sud et l’Argentine en particulier en 2006.

 

Sources : CDC et posts Promed