Epidémiosurveillance en santé animale

Cheptels ovins : épisode inhabituel et grave d'agalactie en Lorraine

Un certain nombre de cheptels ovins lorrains sont actuellement confrontés à un épisode sévère de baisse importante, voire d'une absence totale de lactation en début de mise bas. En l'état, les départements de Meurthe-et-Moselle et Moselle semblent plus particulièrement concernés. Les GDS et des vétérinaires praticiens ont mis en place un cadre d'investigations, en lien avec le Professeur Schelcher de l'Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse : enquête en élevage et conduite d'une série d'analyses. Ces phénomènes observés depuis le début des mises bas (cas isolé en septembre et accélération des cas depuis mi-novembre) semblent concerner un grand nombre d'élevages. A ce jour, à titre d'illustration, le GDS de Meurthe-et-Moselle a recensé une quinzaine d'élevages sur un total de l'ordre de 200 élevages professionnels dans le département.

De plus, les élevages touchés connus par le GDS rapportent des cas similaires dans leur voisinage. Dans les élevages touchés qui ont pour le moment été visités, le taux d'atteinte sur les brebis ayant mis bas est de l'ordre de 50 à 100%. Les cas recensés apparaissent dispersés dans les départements concernés.

Ceci se traduit par la non production de colostrum et de lait pendant 2 à 8 jours. La lactation semble reprendre (avec ou sans traitement thérapeutique) sur les brebis dont les agneaux ont été suffisamment nourris pour survivre. En revanche, la lactation apparaît compromise pour les brebis insuffisamment stimulées par la tétée. Les brebis (y compris en l'état, déparasitées, correctement alimentées...) présentent au moment de la mise bas ces troubles d'agalaxie sans a priori présenter d'autres symptômes particuliers.

Sur le plan clinique, dans les premiers élevages enquêtés :

- les mamelles des brebis touchées n'apparaissent ni indurées ni sujettes à des phénomènes inflammatoires;

- le colostrum semble plus collant, comme du miel.

Ce phénomène est à ce jour inexpliqué et il nous semble important, dans le cadre de la Plateforme ESA, de contribuer dans un premier temps à le documenter en termes de nombre de troupeaux concernés et de distribution de ces troupeaux dans l'espace et dans le temps. Aussi, si des phénomènes du même ordre, concernant plusieurs élevages, se développaient dans d'autres zones géographiques, merci de bien vouloir contacter Kristel Gache kristel.gache.fngds@reseaugds.com