Thématique Fièvre Q
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> La fièvre Q
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La fièvre Q est une maladie affectant l’ensemble des espèces de ruminants provoquée par une bactérie, Coxiella burnetii. Dans la majorité des cas, les ruminants sont infectés sans présenter de signes cliniques. Dans sa forme clinique, cette maladie entraîne principalement des troubles de la reproduction : avortements en fin de gestation, mises bas prématurées, rétention placentaire, infertilité (retours en chaleur). La fièvre Q est une zoonose largement répandue dans le monde. L’épidémie de grande ampleur en 2007-2010 aux Pays-Bas (plus de 4000 cas humains), a mis en exergue le potentiel zoonotique de la fièvre Q, et l’importance d’améliorer les connaissances vis-à-vis de cette maladie.
En France, la fièvre Q humaine se présente essentiellement sous forme de cas sporadiques, concernant principalement les personnes en contact avec les animaux (éleveurs, vétérinaires, etc.) avec parfois des cas groupés, souvent de populations humaines a priori naïves dans les zones urbaines ou résidentielles (par ex. récemment lors de journées portes ouvertes en ferme). L’infection chez l’Homme se fait essentiellement par voie aérienne, par inhalation d’aérosols contenant des particules chargées en Coxiella (produits d’avortements, excréments, poussières). La survenue de cas ou d’épidémies dans la population humaine semble dépendre d’une combinaison de facteurs, avec notamment la survenue d’épisodes abortifs liés à la fièvre Q dans des élevages de ruminants, cumulant à la fois un nombre important d’animaux excréteurs et des charges individuelles excrétées élevées, et la présence de facteurs favorisant la diffusion aérienne, tels que la topographie des lieux et les conditions météorologiques.
En savoir plus :
- Scientific Opinion on Q Fever. EFSA Journal, 8(5):1595. [114 pp.] http://www.efsa.europa.eu/en/scdocs/doc/1595.pdf
- Recommandations de prise en charge des personnes infectées par Coxiella burnetii, et des personnes exposées à Coxiella burnetii dont les acteurs des filières d’élevage. HCSP, 2013 [Avis (5 pages) et Rapport (80 pages)] http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=401
Afin d’améliorer les connaissances sur la situation épidémiologique de la fièvre Q en France, un dispositif de surveillance de la fièvre Q chez les ruminants a été mis en place en septembre 2012, pour une durée de trois ans, suite à l’arrêté technique et financier du 13 août 2012. Dix départements pilotes (Hautes-Alpes, Aveyron, Finistère, Indre-et-Loire, Loire, Mayenne, Nièvre, Pyrénées-Atlantiques, Saône-et-Loire, Deux-Sèvres) ont été choisis à partir d’une première liste de départements dans lesquels la proportion d’éleveurs déclarants était supérieure à la moyenne nationale (pour une ou plusieurs des trois espèces de ruminants). L’échantillon des 10 départements choisis permet de couvrir les trois espèces de ruminants domestiques (bovins, ovins, caprins), les différentes typologies d’élevage (laitier vs allaitant), dans différentes zones géographiques du territoire.
Ce dispositif comportait deux volets : un volet « Surveillance événementielle » adossé au dispositif de déclaration obligatoire des avortements, et un volet « Enquête sérologique ».
- Surveillance événementielle : l’objectif principal de cette surveillance en élevage de ruminants était d’évaluer la proportion d’élevages considérés comme « cliniquement atteints de fièvre Q », parmi les élevages présentant des avortements répétés ayant fait l’objet d’un diagnostic, et ce pour les trois espèces de ruminants domestiques. Le diagnostic de la fièvre Q (en plus du diagnostic de la brucellose) était ainsi conduit en cas de survenue d’au moins deux avortements sur une période d’au maximum trente jours pour les bovins, et en cas de survenue d’au moins trois avortements sur une période d’au maximum sept jours pour les petits ruminants. Les analyses réalisées étaient (selon les recommandations de l’Efsa) des analyses PCR sur écouvillon vaginal collecté de femelles avortées, associées le cas échéant à des sérologies sur un échantillon d’animaux présentant des troubles de la reproduction.
- Enquête sérologique : l’objectif était d’estimer, pour les trois espèces de ruminants et hors de tout contexte vaccinal, la proportion des élevages ayant au moins un animal séropositif et d’estimer dans ces élevages la proportion d’animaux séropositifs, parmi les femelles ayant déjà mis bas. L’échantillonnage reposait sur le tirage au sort aléatoire des élevages (20 à 96 élevages par espèce et par département) puis la réalisation de prélèvements quasi-aléatoires dans les élevages tirés au sort sur un échantillon d'animaux n’ayant jamais été vaccinés vis-à-vis de la fièvre Q (entre 11 et 15 selon le nombre de femelles reproductrices présentes).
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Depuis la fin de cette étude, des données sur l'imputabilité de la fièvre Q dans les séries abortives des ruminants sont collectées dans le cadre du dispositif Oscar.
Le groupe de suivi de ce projet, piloté par GDS France, réunit des représentants de la DGAL, l’Anses, l’Adilva, la SNGTV, Races de France, l’Institut de l’Elevage, l’INRA, et ONIRIS-Nantes.
Il a apporté un appui dans le cadre de l'étude menée entre 2012 et 2015 dans dix départements en participant à l’élaboration des protocoles d’analyses et des documents de communication / sensibilisation des acteurs locaux. Il a également participé à l'analyse et au traitement des données.
Ce groupe de suivi est désormais sollicité pour apporter un appui épidémiologique lors d'investigations en élevage lors de cas humains groupés de fièvre Q.